Petite histoire d’un territoire : la Bresse bourguignonne
De manière précoce la Bresse a offert des sites favorables à des implantations humaines, même si ces dernières n’étaient pas forcément durables. Les vestiges archéologiques d’époque gallo-romaine (le site de Châteaurenaud) témoignent de la zone de contact que représente alors le territoire. L’importance du nombre des mottes castrales médiévales confirme l’intérêt de ses richesses en eau, en bois et en forêts pour les seigneurs laïcs ou ecclésiastiques.
Longtemps en position de frontière à l’époque moderne, la Bresse de Saône-et-Loire a acquis un vrai statut administratif en 1790 avec la création du district de Louhans (15 cantons), devenu arrondissement en 1801 (8 cantons). Cette circonscription, qui est aussi une circonscription électorale sous la Troisième République, a connu ses premiers débats autour de l’aménagement du territoire au XIXe siècle à propos du tracé des liaisons ferroviaires.
Elle y a gagné l’appellation de « Bresse louhannaise » : une manière de mieux s’identifier dans un espace national en construction. Les républicains, et parmi eux Lucien Guillemaut, l’historien de la Bresse, ont donné à ce territoire la consistance d’une « petite patrie », susceptible de susciter bien des attachements. Ce sont eux qui ont fait de la Bresse louhannaise une référence familière au sein de la nation française qu’ils s’employaient à construire et à défendre.
En difficulté dans l’entre-deux-guerres et dans l’après-guerre, la Bresse retrouve le chemin de l’aménagement du territoire à partir des années 1970. L’horizon s’est élargi, l’Etat confie de plus en plus les politiques d’aménagement rural aux régions et les programmes européens prévoient des financements pour les « zones rurales fragiles ».
Dès lors, la Bresse n’a pas cessé de participer à la mise en œuvre à des politiques de développement local, encore aujourd’hui d’actualité à travers le Pays de la Bresse bourguignonne. Elle y a trouvé le sens de sa nouvelle dénomination : la Bresse bourguignonne.